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Journée Mondiale des Abeilles avec Carl, apiculteur



Originaire de Vendée, Carl Baudry exerce depuis 8 ans une activité apicole sur la commune de Neuvy-le-Roi. Stéphanie, sa femme, l’aide aussi dans cette entreprise familiale et intervient à chacune des étapes de production.

Comment en êtes-vous venu à devenir apiculteur ?

L’apiculture est dans ma vie depuis 8 ans puisque initialement, je travaille dans le génie climatique. Lorsque j’ai commencé l’apiculture en 2014, c’était avant tout pour m’assurer une autonomie en sucre. Le meilleur moyen d’y parvenir a été pour moi d’installer des ruches. Pour ce faire, j’ai suivi pendant 2 ans une formation avec le syndicat d’apiculture de Touraine afin de bien connaître le fonctionnement complet d’une colonie d’abeilles. J’ai toujours un cabinet d’ingénierie dans le climat et cela reste mon activité principale même si l’apiculture me prend du temps et est aussi une activité à part entière.

Justement, pouvez-vous nous présenter votre activité ?

J’ai débuté en 2015 à produire du miel. Aujourd’hui, je possède 45 ruches qui accueillent en cette période printanière/estivale entre 70 000 et 80 000 abeilles chacune. En hiver, ce nombre tombe à 15 000 abeilles par ruche. En été, mon temps de travail est d’une dizaine d’heures par semaine tandis qu’en hiver, ce temps de travail est réduit puisque la production de miel ne se fait plus. La période active pour un apiculteur s’étale en général du 15 mars au 15 septembre avec une première récolte de miel vers le début mai. J’essaye autant que possible de limiter mes interventions auprès des abeilles afin de les laisser aussi autonomes que possible. Mes 45 ruches produisent néanmoins chaque année environ 1 tonne de miel. Chaque ruche produit en moyenne 25 kilos de miel à l’année.  En outre, elles sont toutes situées sur mon lieu de vie ou à proximité pour le quart d’entre elles, ce qui en fait un produit ultra-local.

Et quelle est votre gamme de produits ?

Alors, nous disposons de plusieurs miels selon les aléas de la météo, nous pouvons avoir du miel de printemps, de fleurs, de tournesol, de châtaignier et d’acacia. A ceci s’ajoute aussi des miels agrémentés avec nos noix et nos noisettes ou avec de l’huile l’essentielle biologique de citron ou encore avec de la spiruline de chez Gaec de Bré qui a reçu un trophée.  Je propose aussi de la propolis ainsi que de la cire d’abeille qui sert notamment à réaliser des bee wrap (emballage alimentaire à partir de tissu recouvert de cire d’abeille). (Nous travaillons aussi actuellement au développement d’un miel agrémenté de spiruline). Vous pouvez retrouver nos produits en local lors de marchés ou en vente directe chez nous, ainsi que dans certains points de vente sur le territoire ou au petit déjeuner dans un hôtel à Villandry.

Alors, comment produit-on du miel ?

La première étape consiste à installer des hausses sur la ruche afin que les abeilles la remplissent de miel. Une séparation entre la ruche et cette hausse est également ajoutée afin d’empêcher la reine d’y accéder et de potentiellement y pondre ses œufs. Suite à ceci, il faut attendre le remplissage. Une fois remplie, la hausse est retirée pour en extraire tout le miel. Il faut alors ôter la couche de cire du cadre avec un couteau spécifique avant de procéder à l’extraction. Les cadres sont placés dans un extracteur à miel qui va permettre de séparer le miel du cadre avec la force centrifuge. Cette opération prend 5 à 6 minutes et le miel se retrouve dans la partie basse de l’extracteur. Il faut ensuite filtrer le miel pour enlever les impuretés et la cire qui pourraient demeurer. Une fois ce filtrage fait, le miel peut être conditionné en pot avant d’être commercialisé. Ce travail me prend plusieurs jours puisqu’il faut déjà une journée pour la récolte et l’extraction tandis que la mise en pot dure 2 à 3 jours selon les quantités produites.

Avez-vous des projets ?

Oui, j’aimerais développer une partie maraîchage d’ici à quelques années. Cela me conduira à réduire mon activité dans le génie climatique avant de la mettre définitivement de côté pour me consacrer pleinement à ces deux activités agricoles que sont l’apiculture et le maraîchage. Ce projet va de pair avec celui de la rénovation de l’îlot central de Neuvy-le-Roi. L’idée serait d’avoir une épicerie ainsi qu’un restaurant qui travailleraient tous deux avec les produits locaux et notamment les légumes produits et c’est ce que nous allons nous efforcer de faire en tant que porteur de ces projets.

Quels sont les atouts du territoire pour une activité agricole ?

Lors de mon installation, je me suis débrouillé seul, mais maintenant que le PAT est lancé, je sais que je peux profiter des services de la Communauté de Communes. À ceci, s’ajoute aussi la proximité avec la Métropole de Tours qui est un atout. Si l’on reste plus focalisé sur le territoire, je dirai que les villages sont dynamiques et très sympathiques, qu’une biodiversité certaine est présente et que le territoire demeure accessible. Enfin et pas des moindres, des démarches de relocalisation alimentaire sont en cours et permettent de revitaliser des communes.

Un dernier mot ?

Mon laboratoire ainsi que mes ruches vous sont ouverts sur rendez-vous et je serai ravi de vous présenter mon métier ainsi que mes produits afin de vous faire découvrir mon miel. Il est important de donner à voir ce que propose le territoire et de montrer son travail.

Le Long du Moulin – Carl et Stéphanie BAUDRY

Moulin de Gruteau à Neuvy-le-Roi

06 21 02 67 22 – lelongdumoulin@orange.fr