Ancien charpentier couvreur, Benoît Bellanger s’est lancé le 20 mars 2020 dans sa nouvelle activité de brasseur. Installé au cœur de Villebourg, il nous présente son métier et ses produits afin d’en savoir davantage sur sa micro-brasserie.
Qu’est-ce qui vous a amené à devenir brasseur
Je suis originaire de Château-Renault et nous avons atterri ici par hasard, bien avant que ne commence mon activité de brasseur puisque j’étais originellement charpentier couvreur. J’ai cessé d’exercer ce métier, car même si celui-ci me plaisait, les à-côtés ne me convenaient plus tellement et j’ai voulu retrouver du sens. Le véritable déclic a eu lieu à Noël 2017 où j’ai reçu un kit de fermentation de bière. J’ai réalisé ma première bière à cette occasion, avec uniquement la partie fermentation. Je me suis aperçu que cela faisait une bonne bière et je me suis dit qu’il me fallait maintenant la trouver en Bio. Impossible de trouver en Bio donc j’ai dû partir de la matière première et c’est comme ça que je me suis trouvé à faire tout le processus. Après la réalisation de A à Z de ma première bière, j’ai eu une véritable accroche et je me suis dit « voilà mon futur métier ». Depuis lors, je me suis installé en tant que brasseur en mars 2020 et j’obtiendrai mon label AB cette année normalement.
Alors, comment fabrique-t-on de la bière ?
Alors, la fabrication de bière est un processus long qui comprend plusieurs étapes essentielles durant lesquelles on va pouvoir agir différemment selon les résultats que l’on souhaite obtenir. Pour le résumer assez simplement, voici ce que fabriquer de la bière requiert :
On prend des céréales maltés qui sont généralement de l’orge. On vient concasser ces céréales et on les mélange dans une certaine quantité d’eau à une certaine température. Cela reste ainsi 1 heure durant laquelle on mélange régulièrement. Ensuite, tout le liquide que l’on nomme « le premier moult » est transféré dans une autre cuve où il va être porté à ébullition. On tient l’ébullition environ 1 heure et au début de celle-ci, on met le houblon amérisant. Enfin, en fin d’ébullition, le houblon aromatique est ajouté. Il y a des variantes et d’autres paramètres à prendre en compte mais voici le processus de fabrication d’une bière auquel il faudra bien entendu rajouter deux étapes, celle du brassage et celle de la fermentation. Cette étape de fermentation dure à minima 3 semaines et peut aller jusqu’à 2 mois (voire bien plus) dans mon cas.
Et pouvez-vous nous présenter votre brasserie ?
Je dispose de 3 cuves de brassages. 1 de 200 litres que j’utilise pour chauffer l’eau, une autre de 200 litres pour l’empâtage et une dernière de 300 litres pour porter à ébullition. Quant à la fermentation, je dispose de 8 fermenteurs. 2 de 100 litres que j’utilise pour les bières que je produis en quantité limitée ou de manière occasionnelle. 2 de 200 litres et 2 de 300 litres, ainsi que 2 de 500 litres que j’utilise pour produire la blonde et l’ambrée qui sont les bières que je produis en plus grosse quantité. Il ne faut pas vraiment tenir compte du litrage total que représente ces différentes cuves de fermentation puisque au vu de l’activité de fermentation qui y a lieu, il est essentiel de ne pas les remplir au maximum. En effet, de la mousse va se créer sur le dessus et il faut laisser de l’espace à cette fin. Avec tout ceci, j’ai une capacité de production de 1500 litres par mois, mais je produis actuellement 1000 litres par mois. Cela me permet de proposer 7 bières différentes dont une qui est faite à partir de houblon sauvage local et une autre qui est amenée à changer chaque mois.
Où peut-on retrouver vos produits ?
Mes produits peuvent se trouver dans des AMAP notamment sur le territoire de Gâtine-Racan, dans des épiceries du territoire, des restaurants ainsi que des bars. Je propose également mes produits pour des événements spécifiques. Enfin, je vends aussi mes bières lors de marchés. L’idée de cette commercialisation est de proposer mes produits dans un rayon de 50 kilomètres autour de la brasserie afin de rester dans une démarche locale. L’objectif est aussi autant que possible de favoriser la création de lien avec le client puisque je trouve cela important de pouvoir échanger que ce soit sur la bière ou non. C’est essentiel pour moi de créer du lien d’autant plus que la bière est un produit convivial.
Qu’est-ce qui vous a aidé dans votre installation ?
Dès le début, la commune m’a beaucoup aidé dans mon installation en me louant le local et en y réalisant des travaux d’aménagements. De même la présence de l’AMAP de Bueil-en-Touraine a été très importante. L’AMAP m’a soutenu dans ma démarche et nous travaillons aujourd’hui ensemble. De plus, la Communauté de Communes Gâtine-Racan a aussi été présente avec une aide à l’investissement.
Un dernier mot ?
J’ai plusieurs projets de développement avec notamment d’ici peu une bière sans houblon qui devrait arriver. Sur le plus long terme, j’aimerais aussi cultiver mon propre houblon afin de produire même la matière première nécessaire à la fabrication de bière. Et dans un temps encore un peu plus lointain, je réfléchis à la possibilité de travailler avec un céréalier en Agriculture Biologique pour produire du malt.
Merci Benoît BELLANGER de participer à l’offre alimentaire locale de la Communauté de Communes !
La Brasserie du Chevelu – Benoît BELLANGER
2 rue Martin Marteau – 37370 Villebourg
06 43 20 79 24 – brasserieduchevelu@gmail.com