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Tous en selle pour découvrir l’élevage d’Aurélie



D’un élevage caprin, Aurélie Petit est passée à un élevage ovin avant de lancer en 2023 son élevage de chevaux Camargue avec pour but de produire des glaces au lait de jument. Des paddocks aux écuries tous les chemins mènent aux prés et nous allons les emprunter aujourd’hui, alors en selle !

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Aurélie Petit. J’ai fait un BTS en production animale. J’ai travaillé pendant 1 an et demi en production caprine avec transformation fromagère avant d’être embauché par l’INRAE en 2009 sur un élevage d’environ 1000 moutons et 150 chèvres à Paris. L’élevage de Paris a fermé il y a 5 ans et je suis arrivé à l’INRAE de Nouzilly dans la partie chevaux. J’ai acheté à Bueil-en-Touraine en 2017. Nous avons réfléchi avec mon mari comment exploiter au mieux les infrastructures et surfaces que nous avions à disposition. Je souhaitais retourner aux chevaux, mais pas seulement en élevage. Et de mes anciennes expériences en caprin, j’aimais beaucoup le relationnel avec la clientèle, la vente et la transformation du lait. C’est donc en prenant en compte tout cela que j’en suis arrivé à cette idée de faire des glaces à base de lait de jument. C’est une production qui n’existe pas de manière principale et pérenne en France.

Comment se fait une glace au lait de jument ?

Tout d’abord, il faut savoir que le lait de jument est un lait qui se rapproche beaucoup du lait maternel humain et qui est très peu gras. Cela n’en fait pas un lait idéal pour des glaces, car c’est le gras du lait qui permet de donner une texture agréable à la glace. Pour être opérationnel, je me suis formée en glace traditionnelle et il a donc fallu procéder à quelques ajustements pour que le lait de jument donne des glaces. J’ajoute du jaune d’œuf dans mes glaces afin de leur donner le gras nécessaire à l’obtention d’une texture agréable et cela me permet aussi de faire mes glaces sans lait ou produits laitiers autres (vache). Mes glaces sont sans colorants, sans conservateurs ni additifs, et sont conçues sans arôme artificiel. Je mets de vrais fruits, issus de mes vergers pour l’heure.

Comment et où vivent vos chevaux ?

Les chevaux sont en prairies toute l’année avec un libre accès à un abri de manière permanente. Ils sont majoritairement nourris avec l’herbe fraîche par le biais d’un pâturage au fil. J’ai actuellement 10 chevaux dont 3 poulains. Les chevaux disposent de 16 hectares pour vivre bien que ces 16 hectares soient divisés en parcelles non-communicantes.

Quelle gamme et quantité de glace allez-vous produire ?

Une jument, après la naissance du poulain, reste 2 mois sans être traite afin de laisser la pleine production à son poulain. A partir de cet âge-là, le poulain mange déjà beaucoup à côté. Ensuite, je commence à traire un quart de la production de la jument. Sur des chevaux camarguais qui sont assez petits, cela me fait environ 4 litres à récupérer par jour. J’ai 3 juments qui ont mis bas cette année donc cela fera environ 12 litres de lait / jour pendant 5 mois environ. Je ne peux pas dire combien de glaces cela représente puisque la quantité de lait nécessaire par glace n’est pas la même selon les parfums (ex : la vanille a besoin de plus de lait qu’une glace à la poire où il y a 70 % de poire dans le produit fini). La saison du poulinage est au printemps, en attendant 2 mois ce qui correspond aussi à l’arrivée sur les étals des fruits, ce qui me permet de m’approvisionner en local. J’envisage aussi de faire des bâtonnets pour avoir un format individuel pratique à consommer. J’aimerais aussi proposer des bûches et glaces composées, mais il faudra d’abord stabiliser le reste. De plus, durant mes essais de l’été dernier, les fruits provenaient de mes arbres fruitiers, mais cela ne suffira pas quand la production sera à capacité maximale, donc il me faudra trouver des producteurs locaux pour combler ce manque potentiel. Enfin, concernant les saveurs, il y en aura sûrement une dizaine pour débuter parmi lesquelles vous pourrez retrouver café, vanille, mojito, caramel au beurre salé, chocolat, noix, poire, fraise, …

Quels sont vos projets de développement ?

Pour cette année, l’objectif prioritaire est de terminer les travaux du laboratoire sans quoi la production de glace ne pourra avoir lieu. Je fais mes travaux moi-même donc cela prend du temps, mais c’est aussi la garantie d’avoir un laboratoire adapté à mes besoins et envies. Le laboratoire sera divisé en plusieurs parties avec une partie vestiaire, une partie abattage de lapins qui est une autre de mes activités, une partie stockage des congélateurs, une partie lavage des fruits et une partie vraiment laboratoire qui sera le lieu où la magie opérera. Il y a en tout, un peu moins de 50 m². Une boutique, sûrement dans un chalet en bois, est prévue à la ferme dans un second temps. Les développements concerneront également l’agrandissement de la gamme des produits avec des bûches glacées notamment. Enfin, le dernier axe de développement sera de progressivement augmenter la production en fonction de la demande avec 8 juments par an à la traite. Je cherche aussi à développer l’éco-pâturage grâce à mes brebis. Cela permet de réduire les coûts d’entretien des espaces verts tout en étant plus vertueux pour la planète.

Où pourra-t-on trouver vos produits ?

Mes glaces seront vendues directement à la ferme au début, mais il sera sûrement possible de les retrouver dans certains magasins de proximité sur le territoire ensuite. J’envisage aussi de travailler avec la restauration collective, notamment scolaire pour qui le format individuel des bâtonnets pourrait convenir.

Avez-vous été accompagné par la Communauté de Communes ?

J’ai été accompagné par le service Economie de la Communauté de Communes qui m’a orienté vers les interlocuteurs ressources. La commune de Bueil-en-Touraine soutient aussi mon installation. Enfin la Chambre d’Agriculture d’Indre-et-Loire est aussi un soutien majeur.

Un dernier mot ?

La production en est à son démarrage, mais vous êtes les bienvenus à la ferme pour découvrir mes produits et mes chevaux. N’hésitez pas à m’appeler pour convenir d’un rendez-vous et découvrir mon activité et également profiter de lapins et agneaux en colis.

Merci Aurélie de participer à la diversification des productions alimentaires du territoire !

La Ferme du Long – Aurélie Petit

La Haie – Bueil-en-Touraine

06 77 65 11 96 – fermedulong@outlook.com

fermedulong.wordpress.comhttps://www.facebook.com/ferme-du-long